L'histoire d'un Président très France d'en bas

"Au terme d'une campagne électorale flamboyante, Jean Chotard est élu, contre toute attente, président de la République. En lui accordant près de 55% de leurs suffrages, les Français lui ont apporté un soutien franc et massif. A la hauteur des espoirs qu'ils ont placés en lui. Malheureusement, ils vont très vite déchanter. Chotard ne tarde pas à tourner le dos à ses promesses électorales, puis à plonger le pays dans le marasme.
Edmond Bellichian, son challenger malheureux, en mal de pouvoir, aimerait éviter à la France de sombrer dans le chaos. Une rencontre avec un inconnu, qui ressemble à s'y méprendre à Chotard, va lui en fournir l'occasion. Et ce dernier, en se prêtant de bonne grâce au diabolique projet de son ex-ami de trente ans, va lui faciliter la tâche. A l'instar des Français, le Président commence en effet à trouver qu'il a grand besoin de vacances..."
Dans le roman, Chotard tire les conséquences du fiasco de son début de septennat, non pas en dissolvant l'Assemblée nationale, mais en rendant son tablier. En ce dixième anniversaire de l'élection de Jacques Chirac à l'Elysée, le dénouement de cette fiction "consolera" ceux qui regrettent que ce dernier n'ait pas fait preuve d'une telle sagesse.
"Les vacances du Président", c'est aussi l'occasion d'un retour sur la campagne électorale fratricide de 1995 entre Balladur et Chirac, alias Bellichian et Chotard. Et de retrouver, sous des noms d'emprunt, la plupart des ténors politiques actuels aux prises avec leurs petits calculs et leurs grandes ambitions. A commencer par Nicolas Sarkozy, plus vrai que nature sous les traits de Victor Baratin.
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Chapitre 1 : Jour de défaite (extrait disponible)

La messe était dite : son destin ne se confondrait pas avec la France. En une folle campagne, Chotard avait réussi le tour de force de renverser la vapeur. Au nez et à la barbe des sondages, il venait de lui souffler la victoire, sa victoire. Après avoir flirté pendant deux ans avec l'histoire, Bellichian sombrait du jour au lendemain dans la plus plate actualité.
C'est à la rage qu'il avait d'abord succombé. Dans son esprit, c'était bien plus qu'une défaite, c'était un camouflet, un affront fait à sa personne. Une injure impardonnable. De celles que ni le temps ni la volonté n'effacent de la mémoire. "Ah ! décidément, ces Français, on ne fait peuple plus ingrat !", s'était-il étranglé à la proclamation des résultats. "N'ai-je donc pas assez fait pour eux étant Premier ministre, pour me voir remercié comme le dernier des députés ? 45% des voix au second tour de l'élection présidentielle, ce n'est pas un score, c'est l'aumône, des miettes ! Au fond, c'est le signe qu'ils ne me méritent pas." Bien sûr, il s'était juré de ne rien laisser paraître en public de son exaspération. Pour faire bonne figure, et par tradition républicaine aussi, il avait prononcé, dès 20 heures, l’allocution rituelle dans laquelle le perdant rend hommage à son vainqueur. En prononçant le nom de Chotard, ses supporters sifflèrent comme un seul homme. Ah ! qu'il aurait donné cher pour joindre ses huées aux leurs. Ah ! qu'il se serait senti soulagé de crier combien il méprisait ce candidat qu'il connaissait trop bien pour le savoir à jamais indigne de la magistrature suprême. Mais il lui en coûtait tant de voir se prolonger, par leur charivari, cet exercice d'hommage obligé, qu'il n'y tint plus. D'un ton cassant et méprisant, il leur intima l'ordre de se taire. Avec ce soupçon de colère dans la voix qui fit entendre: "Fermez-la !" Tout à leur stupeur, ses supporters n'eurent pas le mauvais goût d'en rajouter en le sifflant. Les caméras, qui ne ratèrent rien de la scène, se chargèrent bien assez de le rendre ridicule. Et la presse du lendemain ne se priva pas de relever le peu de considération qu'il avait témoigné à ses troupes. "S'il s'est trouvé quelques Français pour regretter de ne pas lui avoir accordé leurs suffrages, à coup sûr cet épisode aura achevé de leur ôter tout remords", avait fustigé un éditorialiste de la presse parisienne. Lors de la campagne, il s'était distingué par un long portrait de Bellichian, publié sous forme de feuilleton dans Le Figaro. Dès la première phrase, nul n'était besoin de savoir lire entre les lignes pour comprendre que leur auteur était d’accord sur tout avec son grand homme et sur rien avec son ex-ami de vingt ans, Chotard. Ce qui n'avait pas manqué de le désigner à la vindicte des partisans de ce dernier, qui l'inscrivirent illico sur la liste des condamnés au purgatoire, pour le cas, alors bien improbable, où leur champion viendrait à l'emporter. Maintenant que leur rêve était devenu réalité, on pouvait supposer que sa diatribe participait d'un repentir public destiné à lui épargner les affres de la placardisation journalistique. Comme à son habitude, Le Canard Enchaîné, n’avait pas raté l’occasion de se payer sans retenue le Premier ministre : "Bellichian sort par la grande porte... de son mépris", avait-il titré en une. Et de rapporter que, le soir de sa défaite, il avait fui comme la peste le banquet donné en son honneur. Ce qui lui valait d'être traité de "politicien plus cavalier que chevaleresque". Bellichian n'en était pas resté là sur le chapitre de la mauvaise humeur. A la sortie de son Q.G. de campagne, il avait refusé tout net la poignée de main de Laffré.
A la décharge de Bellichian, Laffré n'avait pas volé ce camouflet. Le directeur de l’institut de sondages politiques le plus en vue de la capitale, dont Matignon était devenu sous le mandat de Bellichian le premier client, n'y était pas allé de main morte pour endormir sa vigilance. Sous des dehors scientifiques, sa flagornerie avait atteint des sommets dignes des courtisans les plus inspirés. Un grand journal du soir, d'ordinaire réputé pour son sérieux, s'était même fait son complice. Six mois avant l'élection présidentielle, il avait ouvert ses colonnes à un point de vue de Laffré, dans lequel celui-ci annonçait en substance que la victoire de Bellichian serait une pure formalité. Les statistiques avaient remplacé les électeurs, et le présent s'était substitué à l'avenir dans ses propos. Peut-être aussi avait-il un peu confondu ses désirs avec la réalité? Mais enfin, les politologues, fussent-ils parmi les plus éminents, n'en demeurent pas moins des hommes, avec leurs grandeurs, leurs travers et aussi... leurs préférences. Bellichian, qui n'aimait rien tant que de dissimuler à ses proches le plaisir qu'il éprouvait à ce que l'on parle de lui en termes flatteurs, avait soupiré : "A force d'écrire que j'ai déjà gagné dans toutes les gazettes, ces maudits sondeurs vont finir par me faire perdre. Le jour du scrutin, me croyant déjà élu, mes supporters vont partir en week-end plutôt que de se rendre aux urnes." Bien sûr il n'en pensait pas un traître mot. Il trouvait tout naturel que les analystes des instituts d'opinions aient de sa personne la haute opinion qu'elle lui inspirait de toute éternité. Et il voyait dans leurs savantes enquêtes chiffrées la preuve par l'arithmétique de son évidente supériorité.
Mais, en ce jour de défaite, il n'avait pas de mots assez durs, désormais, pour vilipender Laffré et ses confrères. "Comment ai-je pu me laisser abuser à ce point par ces oracles des temps modernes ? On les élève au rang de scientifiques, quand ils ne méritent même pas d'être considérés pour ceux qu'ils sont : de vulgaires marchands d'opinion !", pesta-t-il dans la voiture qui le reconduisait, pour la dernière fois, de son Q.G. de campagne à son domicile parisien, boulevard Delessert.
Au fond, ce n'était qu'un juste retour des choses qu'il devienne à présent la victime de ces diseurs de bonne aventure politique. Il était puni par là où il avait péché.
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Chapitre 2 : Jours tranquilles à Matignon

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Chapitre 3 : La campagne électorale

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